samedi 4 septembre 2010


L'ANTRE N.O.U.S. 
NOUS/ON: 
UN SUJET




Jeudi, 18 septembre 2008
LE FAUX NUMÉRO  


C'est un faux numéro qui a tout déclenché, le téléphone sonnant trois fois au cœur de la nuit et la voix à l'autre bout demandant quelqu'un qu'il n'était pas. Bien plus tard, lorsqu'il pourrait réfléchir à ce qui lui était arrivé, il en conclurait que rien n'est réel sauf le hasard. Mais ce serait bien plus tard. Au début, il y a simplement eu l’événement et ses conséquences. Quant à savoir si l'affaire aurait pu tourner autrement ou si elle avait été entièrement prédéterminée dès le premier mot qui sortit de la bouche de l'étranger, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est l'histoire même, et ce n'est pas à elle de dire si elle a un sens ou pas.

Paul Auster
Cité de verre
La trilogie new-yorkaise



Il m'est arrivé, un certain matin, de recevoir un de ces faux numéro...

--- Allô.
--- Bonjour, Monsieur X., j'aimerais parler à L.L. s'il-vous-plaît.
--- C'est moi-même.
--- C'est à propos de mes prises de sang que j'ai passées la semaine dernière...
--- Je crois que vous faites erreur Monsieur X., je ne suis pas la L. L. que vous cherchez.
--- Vous n'êtes pas L.L., infirmière à la Clinique DCD ? Veuillez m'excuser dans ce cas. Bonjour.
--- Ce n'est rien. Bonne journée à vous également.


Cette anecdote de faux numéro m'a immédiatement fait penser à celui de l'histoire de la TRILOGIE NEW-YORKAISE de Paul Auster, je me suis dit que j'aurais peut-être dû jouer " le jeu de l'infirmière ". Qui sait où cette conversation aurait pu me mener ? Ce qui est étrange, c'est que Monsieur X m'a de nouveau appelé environ une semaine plus tard, nous avons tenu à peu près les mêmes propos que la semaine d'avant, mais avec l'humour que ce genre de quiproquo provoque...


--- Allô.
--- Bonjour, Monsieur X, je voudrais parler à L.L. s'il-vous-plaît.
--- C'est moi-même.
--- Nous nous sommes parlé la semaine dernière à propos de mes résultats, et...
--- Oh ! je crois que vous faites encore erreur Monsieur X, je ne suis pas L.L., l'infirmière...
--- Oh! excusez-moi, je suis vraiment navré de vous déranger ainsi, comment ai-je pu encore une fois me tromper ?
--- Vous savez, des L.L., il y en a plusieurs ici dans cette ville. Je vais peut-être vous "soulager" , étant donné que je suis une " infirmière ", en vous disant que ce n'est pas la première fois que ça arrive que l'on me confonde avec une autre personne qui porte le même nom que moi. On m'a même déjà dit, à la Caisse populaire, que j'avais un sosie presque parfait, ici même dans mon arrondissement. Une situation semblable est d'ailleurs déjà arrivée à mon mari il y a de cela quelques années...


Un policier nous arrête sur l'autoroute 20 pour excès de vitesse, il demande à mon mari ses papiers, les lit bien attentivement, lui demande son adresse, puis se dirige vers son auto patrouille. Nous étions un peu inquiets. Il revient et dit à mon mari qu'il s'excuse pour l'attente, qu'il avait dû vérifier l'adresse à cause d'un autre E.K. qui habitait dans la région où nous nous trouvions. Ils le recherchaient pour on ne sait trop quoi. Mon mari s'en est tiré avec un simple avertissement...Ça s'était passé durant le temps des fêtes si je me souviens bien. Puis, un après-midi du printemps suivant, alors que tout était calme et plat dans notre appartement, je reçois la visite de deux colosses aux épaules rectangulaires, ils se sont présentés, ils étaient agents à la GRC. Ils m'ont demandé si Monsieur E.K. habite ici, je leur réponds oui mais qu'il n’y était pas en ce moment, qu'il était au travail. Ils étaient venus pour vérifier si c'était le même E.K. Et une fois de plus, nous nous sommes aperçus que ce n'était pas le bon E.K. Décidément, moi qui croyais qu'il n'existait qu'un seul E.K. dans la région. Vous voyez Monsieur X, ça arrive à tout le monde, ou presque, de se faire prendre pour quelqu'un d'autre. Faut croire que nous avions à nous " rencontrer ", et que j'avais à vous raconter cette histoire...Bonne journée, et peut-être à une prochaine fois, qui sait ?



Samedi, 20 septembre 2008
DÉSORDRE ET VOLUPTÉ


 

9:56, c'est samedi, il ne fait rien, et pourtant...Il y a encore de la poésie qui rôde par ICI, entre les arbres encore verts, la lune d'hier et cet avant-midi... Jamais lu quelque chose d'aussi improbable que les mots de cet Admirable. Mais comment le supporter ?
 
Sous le poids de son épée de bois, les mots de soie, les mots d'abois, les mots d'abri, les mots d'ICI; les mots lus 1000 fois, les mots qui s'ARTiculent dans la voix. Je bois le sang séché par le fond de ces mots-là, ces mots râpés qui le font être aimé, c'est là tout l'honneur et le bonheur d'être poète fauché....Il récite. Il hoquette. Balbutie ou rouspète. Nous ne sommes jamais vraiment surpris ou inquiets. Sur la pointe de ses sourcils, des accents circonflexes; sur le fil précaire de sa poésie, l'étreinte de nos fers; sur les tempes endeuillées de ses amis, le cirque de son ennui.

Même si l'Art a peur ces temps-ci d'être refoulé dans les limbes de l'Oubli, il y aura toujours des mots de nulle part par ICI; des mots revenus d'un incertain pays que l'on appelle Poésie. Pays de paroles sans gestes, pays survivant aux mites qui rongent nos vestes....Le reste, n'est que du vent. Le reste n'est qu'à l'avenant...

 
 
Lundi, 22 septembre 2008
ELEVATOR 









Les trompettes de la mort,
c'est aussi une sorte de fleur,
qui sent très très bon,
surtout le soir,
vers 18:45...


Mon père aimait beaucoup Miles Davis. A kind of blue fût sans contredit l'album de jazz qui marqua ma petite enfance au fer bleu... Mon père était un abonné du Club Columbia, il recevait de ces galettes de musique d'orchestres de jazz et de fanfares à tous les deux mois environ. Il jouait lui-même de cet instrument depuis l'âge de 14-15 ans. Sa trompette, qui lui demandait un souffle presque inhumain, aura été l'amie de ses nuits de cabarets enfumés, le son pot-pourri de ses mélopées yé-yé et l'air comprimé de ses ennuis à gogo...




Le Jazz, les big bands, les solistes, les crooners, les batteurs, les artistes, les jongleurs, les contrebassistes, les fleurs, les cœurs, les odeurs (d'échangistes), les bars, les rires, les pleurs, les bouncers, les polices, tout ce qu'il pouvait nous raconter quand il revenait de ces soirées blue mooner ou météorites...




Je me souviens de Miles en vinyle fondu, à l'arrière d'une voiture, à cause d'un soleil sans parasol, ses notes croches, ses bémols, gondoles espagnoles; rien de plus misérable dans les oreilles d'une fille qui se perd en ballade dans les rues crevassées d'une ville connue la nuit vers 4 heures du matin, qui frappe à des portes closes mais qui se fait ouvrir des bras...Rien de moins agréable que le silence d'une ruelle sans chat...

La première fois que j'ai vu le film de Louis Malle, dans lequel Mister Davis jouissait de son instrument, je devais avoir 14-15 ans, j'ai enfin su pourquoi j'avais tant aimé la musique de Miles.... elle était entrée par le dessous de ma peau noire un certain samedi matin de nuit blanche, elle m'avait presque décroché... la mâchoire...

J'ai fini par racheter ce vinyle que j'avais scrappé à mon père, mais je ne lui ai jamais redonné, il ne pouvait même plus l'écouter...


Dédié à mon père André, 
in memoriam 
2 novembre 1931-20 septembre 1987
Inspiré par le jazzé phrasé spontané de jd ;-)




Mardi, 23 septembre 2008
À L'AVEUGLETTE  

Mets
(je sais qu'il y a du blanc entre les mots)
trois
(j'essaie de lire entre ces lignes)
slammeurs
dans
(où c'est écrit que ce n'est pas dit que...)
un
centre
(changer le caractère remplacer le mystère)
commercial
(s'amuser avec les ondes et...)
le monde
va arrêter
(écrire dans l'ombre à l'Aveuglette,
que cette fille poète aime les stances
et les pires pirouettes)
Mets
(bleu blanc vert ou noir,
l'homme est né dans le rouge)
trois
(ensemble, mais séparés)
poètes
(dans l'espace errant des Verbomoteurs
l'Homme slamme à contre-courant de ses heures,
débarde ses mots dans le port de ses moyennes douleurs...)
le monde
(je n'ai pas à dire,
je n'ai qu'à écrire)
va fuir  




Mardi, 23 septembre 2008
AU PIED DES RÉVERBÈRES 




Potager des Visionnaires
Photo: Musée de la Civilisation



Ce qu'il y a de magnifique avec cette Ville, c'est que je n'ai jamais eu l'impression que c'en était vraiment une, c'est tout au plus une Compagne qui me mène LÀ, par le bout de son nez raffiné, LÀ où je n'ose pas toujours poser les pieds, ou encore comme ICI, dans l'Antre des mots décrépis, où c'est toujours un peu permis de se mettre à l'abri...

Aujourd'hui, encore une fois, par un bel après-midi...ce soir. Dans la clarté d'un jour bleu uni, dans les lumières du Potager des Visionnaires, ou dans le noir étoilé du soir sacré...Avec l'eau, le temps, l'espace, et les gens dedans. L'espace, 400 fois visité par 400 fois traversé, tracé par les ailes du vent épouvanté...Rien, rien ne sera plus jamais pareil comme avant ce jour~là...

Dans le port embouteillé, le Sea Princess et le Queen Elizabeth II, accostés à lui comme deux vieux soûls marins, géants des mers, pédants du Fleuve, comme des Titanic remodelés, avec tous les yeux de la Ville rivés sur eux...Pas loin de ce spectacle maritime, dans l'espace noir du 48, le resto rempli de miroirs cocteau: L'ART (qui) SAUVERA LE MONDE, une phrase de Mister Dostoievski écrite sur les murs, des mots superbement d'adon par les temps qui courent...vers leur perte de subventions.

Et May, avec qui c'est toujours un immense plaisir de converser, de partager quelques-uns de nos nouveaux secrets...On aime tellement être avec notre Bonne Amie, nous ne nous lassons jamais de parler d'Elle, dans son grand dos courbé de Vieille Demoiselle...Et Notre Promenade, celle de Samuel, la plus belle, la plus près du bord de son Fleuve amant; Elle et Lui, tout ce qui nous manquaient tant depuis la dernière fois qu'on les avaient vus...

La pleine Liberté, celle de se promener à travers les sculptures de ces artistes, pas toujours compris du simple promeneur; sculpteurs de fer, d'aluminium, de bois et de vent, qui remplissent et entretiennent les Mystères de l'Art...Et cette phrase, estampée dans le ciment et le bois traité, au pied du cadeau offert par les Pays-Bas à l'occasion de notre quatrième centenaire, la première phrase que j'ai notée dans le nouveau moleskine au pied des réverbères:

Là où le verbe AVOIR a assommé le verbe ÊTRE 
à la lumière d'un réverbère 

on crève, oubliant la terre mère


Un air d'été dans ce tout début d'automne, une journée comme je les aime, une journée libre et remplie, qui avait commencé par mes pas rapides dans le Faubourg St-Jean-Baptiste, pour voir ou revoir ses marchands, pour y acheter le miel de rose de chez Moisan, pour y dégoter ce beau petit livre d'Aragon, poème du temps qui ne passe pas, recueil intitulé les Chambres, trouvé dans l'antre étroite du jeune libraire solitaire, celui chez qui il fait toujours bon franchir la porte, que ce soit simplement pour venir le saluer ou pour lui acheter un de ses bouquins rares, ou pour le voir sourire quand on lui parle d'un show de Sonic Youth qu'il pourrait peut-être bien aller voir bientôt dans un cinéma pas trop loin de chez lui)...;-) Mais aussi pour avoir trouvé, au nom du Fils no. 2, chez le vendeur de disques usagés, le Metallica noir tant demandé; pour écrire encore dans un moleskine (avec un nouveau porte-mine), pour lire un jour Madrapour de Robert Merle, trouvé à 1.00 $ chez Nelligan, pour avoir été LÀ, juste pour ça, et pour le reste...Et pour la déception, celle due à la disparition spontanée de mon maître savonnier. Mais peut-être est-il seulement déménagé ?...

La Ville avait donc changé. La Ville avait donc résisté à tous ces nombreux pas de visiteurs de l'été, elle n'avait pas été trop maganée par leurs ardeurs...J'étais contente de la retrouver plus belle et plus près de moi que jamais. Son Moulin à Images envolé, May cherchait l'image de la Lune dans le ciel de Québec, on ne l'a jamais trouvée. Je devrais peut-être la lui donner un jour, pour qu'on cesse de la chercher...Demain, le Sea Princess et le Queen Elizabeth II quitteront le Port, ils ne brilleront plus en-dessous de la Lune, mais nous, ses rêveurs qui l'habitent à l'occasion, oui...


 

Jeudi, 25 septembre 2008
L'HYPOTHÈQUE ON  




Fabriquons des ballons,
déballons nos abandons;
Oublions, oublions,
et emballons nos pardons.

Distribuons le Lait.
Nous On, un sujet.
Nouons notre paix.

Détruisons les regrets,
tuons la gestion.
Enrichissons nos gazons.
Économisons nos mots-dons.

Demandons, demandons.
Réfléchissons,
et nous recevrons
un DINDON.
J'ai oublié:
CONSPIRONS,
conspirons
mais ne tuons pas le DINDON---
ni l'inspiration...
de Simon.




Jeudi, 25 septembre 2008
LE CIMETIÈRE DES ÉTRANGERS

 

Avoir voyagé ce soir, via les ondes de la télé, dans les rues de Louiseville, à la recherche du fantôme du Docteur Ferron...Avoir voyagé cet après-midi, via le livre, dans les rues de Sorel et de Kamouraska, à la recherche de celui du docteur Nelson...Et puis le rêve...

 
Entre la mer des Tranquillités et le Bas-du-Fleuve, une connivence, une complicité, une longue amitié...L'Auteur est fatigué, il va aller se reposer, entrer en hibernation, ou rejoindre sa communauté. Son intention seule d'écrire un nouveau roman devrait amplement le satisfaire, devrait suffisamment le nourrir, mais il cherche encore désespérément un sujet, un verbe et un complément. Il y a des lunes de cela, un trappeur passa par le même endroit que lui, c'était dans un bois debout. Il trouva son sujet et l'exploita. Puis vint le verbe avec le complément, cela allait de soi. Le livre apparu. Le livre chanta. Et depuis ce temps, il continue...Le trappeur disparut dans l'une des lunes. Depuis ce jour, il a trouvé du temps, et des médicaments, dans la peau de cuir d'un certain Portuna couleur de Grands Soleil...

elquidam


" Un pays, c'est plus qu'un pays et beaucoup moins,
c'est le secret de la première enfance ".


Jacques Ferron
 


 
Vendredi, 26 septembre 2008
THE POPE
 


 
Trop de monde qui sait et pas assez de monde qui sue.
Loui Mauffette


À effacer demain non-poème de ce matin...


éric mccomber a écrit quelque part que rien de bon
n'avait été fait en musique depuis 1980
il dormait sur quoi notre cher nain paladin

pat b est en plein revival psychédélique
ça l'aide à fuir la réalité de comptes à payer et de conneries
électorales


en plus il sait maintenant comment faire des voyages astraux
sans drogues


tout me tombe dessus à tous les jours
ça n'arrête plus
j'avais même pas envie d'écrire un poème
ou une note de blogue

crevez tous autant que vous êtes
dirait alice
ouais


Patrick Brisebois
White Light/White Words


La première fois que j'ai entendu lire Patrick Brisebois au Chantauteuil, je me suis retrouvée au pays des " sans connaissance "....Des mots crus/cruels/sanguinolents, qui m'ont tranché vif la jugulaire, qui m'ont évidée de tout ce que j'avais pu entendre auparavant. Il n'y eut que du feu puis de l'air...Ce n'est pas pour autant la voix que les mots de l'auteur, c'est l'amalgame des deux qui ont fait naître les restes. Ces restes encastrés dans l’œuvre du Désœuvré, qui commencent drôlement à sentir le roussi dans mon four éteint et encrassé. Comment ne pas avoir été traversée par ces non-poèmes de mauvaise santé, mots qui décrivent, déchirent, revivent et dérivent sur le peu d'édifiant qui reste à cette chère et si grotesque réalité, celle qui demeure juste en-dessous de chez François Funeste. Leur chair fraîche entreposée dans la garde-robe des grands désirs brûlés, avec l'odeur florissante du moisi qui règne et rage dans le crépuscule des écrapous: on ne pouvait plus s'en sortir, leurs cadavres étaient devenu trop exquis pour qu'on les brûle définitivement.
 
elquidam



Vendredi, 26 septembre 2008
AMPLEMENT
 


Hubert Aquin



T'affames ta mer, Requin;
T'attables ta guerre, Sequin;
Tu quittes ta terre, AQUIN;
T'abats ton frère,
Ricain.

Tu ne vendras pas tes enfants à Demain.
Tu les laisseras simplement jouer
dans le Grand Jardin.
Ils en auront amplement besoin.

elquidam
 
 


Samedi, 27 septembre 2008
LE PILIER DU SILENCE



Que voyait son père de ses yeux révulsés? Regardait-il une nouvelle terre à la courbure inversée ? Des arbres dressés vers le centre du monde ? Des étangs lumineux comme des fenêtres de mansarde ? Des oiseaux encagés et tourbillonnants ?


Sylvain Trudel
La Nuit Impériale in Les Prophètes



La nuit. Non, le matin. Peut-être le soir. Un rêve. Encore un. Mais pas le même...


Une grande piscine creusée avec des courbes dedans. Des arbres tout autour. Des gens qui s'y baignent. Une famille je crois. Il fait sombre. Je suis sur ta galerie. Je les observe. Ils ont l'air d'avoir beaucoup de plaisir. Tu y étais toi aussi. Avec EUX. Soudainement, tu es là, juste à côté de moi, tes épaules encore mouillées. Tes cheveux sont longs. Nous sommes entrés. Tu m'as demandé si je voulais apporter un livre pour le voyage. J'ai dit oui. Nous en avons cherché un qui soit de mise, mais nous n'en n'avons trouvé aucun. Des enfants, les tiens je suppose, s'agitent. Il y avait aussi l'un de tes amis. Il se faisait tard. Nous devions partir tôt. Nous étions tous dans un métro. Il faisait chaud. Nous nous sommes perdus, sans crier gare...

Je ne sais pas vraiment comment on fait pour interpréter les rêves, mais il y en a toujours un plus que l'autre qui mériterait de l'être, comme celui-ci, et comme tous les autres que je fais avec et sur toi. Aujourd'hui, c'est la pluie. Et demain, ce le sera aussi.
 


Lundi, 29 septembre 2008
SUNNYSIDE




Pour ne plus avoir rien à oublier:
dessiner...peindre...photographier...écrire...chanter...rêver...



L'automne est arrivé avec son sommier de feuilles fripées. Les matelas sont si confortables, et leurs oreillers donc. Le Sommeil n'aura qu'à bien se tenir. Les flocons ne sauront plus tarder pour le retenir. L'écureuil noir est revenu dans ma cour depuis hier matin, je l'ai reconnu, lui pas. Mais il sait que je suis là, à l'intérieur de mes murs capitonnés, la tête lourde et les yeux pochés. Petit poème de matinée: Vite, vite, petit chapeau, c'est ta tête qui s'envole dans les airs! Vite, vite, petit lapereau, va-t-en mourir d'ennui à l'école de ton père ! Mais vote, vote donc mon petit bum, l'Heure est enfin arrivée pour tomber des nues. Tout comme les pommes de l'arbre nu. Mais vote, vote donc aussi petite nonne, parce que même ta communauté sera probablement concernée cette année...Tant qu'à écrire des choses comme celles-là, vaudrait peut-être mieux ne plus rien écrire. Mais c'est tout de même vrai que des têtes vont tomber bientôt, vrai également que d'autres ressortiront de leurs limbes. Aussi bien retourner dormir dans le confort de son plumard, avant qu'il soit trop tard. Si c'est Smiley qui le dit...;-)

P.S.: Elle est vraiment belle cette maison.


Pensez faux, s'il vous plaît, mais surtout pensez par vous-même. 
Doris Lessing  




Mardi, 30 septembre 2008
N'ATTENDEZ PAS À LA DERNIÈRE MINUTE




La ruse symétrique 
René Magritte
1928




Tout ce qui se ressemble n'est pas identique.
William Shakespeare




« Même à Vegas, hélas ! ma vie est lasse...
Mais à Vegas, c'est last, c'est lost, 

c'est l'eau de la crasse sale qui se lavasse à l'os...

Même avec tout ce blanc qui se casse,
entassés dans la case cachée des mots de cet espace,
les Immaculés de l'Ordre s'encrassent...


Tout se ressemble,
mais Rien ne s'assemble;
Comme les peintures de Magritte
comme les pièces de William,
et cette œuvre qui les slamme...

 
des Acrobates qui se prélassent,
des Itinérants qui se cadenassent,
des espagnolettes qui les gâchent
LA Grande Noirceur qui se fâche...


Artistes en panne d'inspiration
qui suent-phoquent et placotent,
qui toussotent et tricotent,
qui fricotent et mijotent,
qui se pâment et complotent


Machines en manque de moteurs,
Bloc-notes en manque de moiteur,
Œil de pirate en manque de trésors,
Doigts de voleurs en manque de fraudeurs


Grands frères et petites sœurs,
anonymes maraudeurs,
issus des Sacs Verts des gentils E-boueurs,
les surplus de l'Armée de leurs Ombres,
les bouches closes des crânes de leurs Catacombes...»


C'est ce que Madame Blanchinoire
avait encore à me dire tout à l'heure,
c'est-à-dire depuis hier soir et ce matin,
et même encore cet après-midi...

Depuis son antre de malheur
remplie à craquer de chantepleures,
Elle n'en finira donc jamais
avec tous ses mots de Tort-Peur...
Tous ses bla bla bla de blah blah blah.
On n'en finira donc jamais, Elle et moi..
Mais pour une dernière fois...


« Les Questions embarrassent l'Art de Vivre,
leurs Réponses s'inscrivent dans les Livres.
On n'en finira donc jamais
avec tout Ceci, tout Cela,
Et encore elle, Etcetera...»






Mercredi, 1er octobre 2008
DIAMONDS ARE FOREVER




For the Love of God

Damien Hirst

 

Et plus ça change et plus c'est PAS moins pareil. Il faudrait se laisser dévorer par la langue de la liberté, mais pas par celle de ses oiseaux qu'elle a un jour encagés... Damien, un artHIRST qui visite l'au-delà de l'Art, depuis le sein-ciel du pré-l'art...

 

Jeudi, 2 octobre 2008
LES SUJETS DU FRET




Untitled (leg)
Robert Gober



Un débat de... laine, entre kamarades, presque chaleureux, amical j'oserais dire; l'esprit sportif, l'esprit festif, l'esprit naïf...On a laissé parlé Stéphane Dion plus qu'un autre on aurait dit, lui qui avait tout à perdre, lui qui a peut-être gagné...une manche, mais pas le match. C'est le sourire aux lèvres minces de Stephen Harper, avec son air préféré pour la nationazination des capiteux, qui m'a le plus " dérangée ". Et cette bourse du carbone de l'autre Stéphane, pour l'environ mental de le fraud d'Elizabébête. Son gros collier a plus retenu mon attention que ses interventions, mais passons. Cette soirée de débat promettait avant le débat; dommage, il n'y aura pas eu assez de dégâts, mais peut-être un jour, on ne sait jamais, qu'il y aura...une prochaine fois.


LES SUJETS DU FRET


La crise financière,
la crise aliments/terre,
la crise milite/air
la crise pétro/lierre
la crise concession/air
Le protocole de KYOTO ?
Mais pour quelle sorte d'auto ?
Celle des pollueurs payeurs ?
Celle des pollueurs payés ?





Et la crise matrimoniale ?
Celle de Maxime et de Julie,
notre belle Julie nationale,
belle et froide comme une huître fraîche,
que l'on goberait sans vraiment y goûter,
que l'on égoutterait sans vraiment la dégoûter...

1990-2011-2012/50 milliards $/14 ans/
800,000 emplois/20,000 $ par an...
que des chiffres, que du fret,
que des FRAUD et des frais...
pour nos princes sans lettres...

l'aVERTVERTissement de May,
le smiley bleuté du Harpeurisée
le charme gris sonnant de Jacky L.
les yeux d'acier en feu de Gilles D.
et la cravate rouge pointillée de Stéphane D.;
des bons voisins rassis à notre table,
ASSIS à votre gauche ...

Le sens de l'État...
pour les larmes aux poings;
pour les pensées semi-automatiques,
pour les " de la parole aux actes ";
pour les dix doigts du chirurgien plastique,
pour les vieilles blessures en sculptures xxx,
pour la nouvelle culture des femmes voilées,
pour le port de leurs musèlent-wow!man,
pour la Culture d'une certaine pauvreté,
pour les Arts de cent soleils décachetés...

NOUS ON la Paix, Sujets,
nouons les nEUX et leur Débat;
NOUS ON les j'ai huit sujets,
EUX qui n'ont pas vraiment d'objet...

Mais l'eau nue qui ne pleut pas
et l'eau-temps qui ne croît pas...
L'IRAN-L'IRAK/L'IRAK-L'IRAN,
nos soldats en half-gars-nice-temps,
le retrait d'une jambe dans une troop,
des regards trempés dans nos loupes

Pour supporter le terrorisme de sa culture naturelle:
l'OPI-Homme du peuple à l'assaut des sangs virtuels,
du crédit pour sa Terre à haut risque, des potences pour son ciel;
Et cette élégance habituelle du modérateur des Ministériels,
pour nous cacher une partie de leurs châtiments corporels...


" Je connais le mot maintenant: LE FRAUD " 
Elizabeth May à son premier débat,
en ce soir pluvieux du 1er octobre 2008


L'AMBIGUITÉ VAINCRA


 

Vendredi, 3 octobre 2008
DUMPING ANGELS/LA BOUCLE





LA CHUTE DES ANGES
Jean-Marc Mathieu Lajoie



Une boucle est généralement quelque chose qui retourne à son point de départ.
 
Des anges déversés depuis les ruines d'une chapelle que l'on a " subtilisée ". Nous avons pu observer à travers elles quatre étourneaux momifiés, des anges aux ailes coupées, des rosaces aux vitres éclatées, des hosties non consacrées, des grosses, des moyennes et des petites, le corps d'un Christ brisé et le velours rouge placé en-dessous de lui, comme un linceul ensanglanté. Toute la richesse de cette œuvre exposée repose au pied de la pauvreté. L'impression des histoires saintes que l'on nous avait tant racontées. Avoir eu la chance d'être à côté de ces choses que l'on ne pouvait pas toucher, que l'on ne pouvait voir que d'en bas.

L'installation de l'Artiste, Jean-Marc Mathieu Lajoie, nous a transporté dans l'un des immenses territoires de notre Passé fait de Pain et de Vin, un passé quand même pas si lointain. Un Passé encore présent, dont les intérieurs religieux de la maison détruite des petites sœurs franciscaines en avaient été tapissés. Dans une sorte de recueillement solennel et révérencieux, nous avons souhaité que cet Art, que l'on veut charcuter de ses ailes, ne se retrouve pas à l'extérieur du Mur des Merveilles.
 
Jessica D'Amour, elle-même une artiste qui étudie dans cette école des arts visuels de l'Université Laval, fût notre " guide spirituel ". Elle nous a aidé à traverser cette odyssée de la Foi plastifiée. C'est dommage que nous ayons raté de peu la présence souhaitée de M. Jean-Marc Mathieu Lajoie, les boucles de l'Ange de l'Art aurait été bouclées avec blondeur...Et comme les hasards arrivent toujours quand on les attend le moins: dans la porte de la petite salle d'exposition, appuyée sur son cadre de métal, Jennyfer, ma nièce adorable, que je n'avais pas revue depuis presque deux ans. Elle avait reconnu nos voix. Jennyfer qui étudie au même endroit que Jessica, dans la programmation 3-D cependant. Une autre catégorie d'artiste qui aura peut-être besoin d'une subvention un jour. Mais, comme nous l'a mentionné Jessica, on ne sait pas trop ce qu'il adviendra avec toutes ces coupes de l'Art Salé...


Jean-Marc Mathieu-Lajoie
Photo: Jocelyn Berjnier 
le Soleil



Il se pourrait bien que l'on trouve prochainement un très grand nombre de ces anges créateurs endormis autour d'une poubelle en feu, entrain d'y manger en rêve les ordures de la luxure. Je ne voulais pas terminer ce texte sans l'à peu près des mots que j'ai laissés à l'Artiste dans le livre de ses Invités. Merci M. Lajoie, ce fût un honneur pour moi.
 
Des oiseaux nés au milieu d'anges morts
Des fracas d'or et de silence
Une île aux trésors consacrés,
Une œuvre de nulle part
Une boucle dans l'Éternité
Une odeur de sainteté

Une plaie de lit pour l'Art


Ne plus jamais rien jeter aux ordures
Ne plus jamais rien acheter qui ne dure...
Retrouver la foi, celle où je vous ai reconnu...
La Foi d'un Second Premier Regard,
La Foi d'une Porte Ouverte sur vos vues...



https://www.arv.ulaval.ca/galerie-archives/la-chute-des-anges.html





Samedi, 4 octobre 2008
LA FIBRE DU MONDE



 
En ballade sur la rue St-Jean, en route pour chez May, je fais un arrêt à Musique du Faubourg, l'antre de l'usagé, là où le sourire de l'étranger commence à y faire renaître celui de la cliente...Mais il n'y avait pas de Black Heart Procession, ni d'autre Brad MeHldau que le PLACES, mais ça tombait bien, puisqu'il faisait partie de la liste des disques que je voulais me procurer de lui. Brad, ce cher Brad, que je n'avais pas revu depuis l'Autel O...

Puis, comme j'ai été impressionnée par une prestation des Vulgaires Machins à la télé la semaine passée, j'ai ajouté leur plus récent dans mon sac à malices: COMPTER LES CORPS. Je ne sais pas si ce que j'ai entendu d'eux se retrouve là-dessus, mais ce sont eux, c'est toujours ce qui compte. L'attentionné commis bébé boomer était à calculer l'escompte du 20% accordé pour cette semaine lorsque les yeux enjôleurs d'un autre bébé boomer, anglais celui-là, se sont promenés juste au-dessus de mon nez: c'était ceux de Sir Paul McCartney, ce jeune chanteur yéyé que j'ai rencontré l'été dernier, alors qu'il était venu pour nous chanter l'apple... Quel beau souvenir !

Plus tard dans la journée, dans l'une des salles du soubassement du Centre des Congrès, j'ai tenu une " conversation anglaise " avec une gentille dame de Montréal qui avait pris le train exprès pour venir voir cette tapisserie unique intitulée FIBRES DU MONDE...La rencontre des peuples autour de la couleur, dans les fibres du silence...Nos yeux exaltés devant autant de beauté et de travail, de la beauté pure et simple, étalée sur les 263 carrés que forme cette Identité...Le monde entier y était, et nous aussi...

Les rencontres se multiplient, tout est imbriqué; chaque pas que l'on fait, chaque mot que l'on dit, chaque note que l'on joue, chaque mot que l'on écrit, chaque hasard que l'on vit, chaque coïncidence que l'on croise, chaque livre qu'on lit, chaque petite bête que l'on flatte, chaque photo que l'on admire. Tout est imbriqué, tout devient clair. Des journées comme celles d'hier, comme celles qui commencent toujours là où on savait qu'elles commenceraient, mais qui ne finissent pas toujours à l'endroit où l'on voudrait...

Nous qui voulions visiter les maisons de la rue St-Jean, mais plus particulièrement leurs façades, n'avons pas pu prendre le temps pour le faire, parce qu'il y a eu ces " autres choses " qui nous ont retenus plus longtemps que prévu...ailleurs que dans les fenêtres de cette rue; ces autres choses que l'on appelle des gens; des gens qui parfois ne parlent pas le même langage que vous, mais des gens qui savent de quoi on leur parle...Les frissons que j'ai eu alors que je parlais du spectacle de l'Anglais " à l'anglaise " sur nos Plaines jadis vaincues, c'était comme si j'y étais encore. La magie des souvenirs inoubliables, c'est ce qui entretient leur mémoire vive, comme celui qui m'a fait me retrouver à nouveau hier dans La Petite Boîte Vietnamienne de la jeune mais si talentueuse Chef Lê. Ce souvenir mûri, qui m'avait donné le goût de l'épice principale qui assaisonne le bouillon de la vie: le sourire d'un Ami.

Il n'en faut pas plus que ça. Quelques heures passées avec Elle, avoir fait suivre mes pas pressés ou lents dans ses rues à nouveau presque désertées; l'avoir reprise dans mes bras, l'avoir enfin toute à moi, cette Ville pour laquelle je remonte sans cesse en amour...Les villes, avec leurs grands cœurs en transe, et l'odeur de leur essence...étourdissante...

Los Angeles, Paris, Montréal, Québec, c'est toujours comme ici et là, quelque part entre toi et moi. Le Pianiste est revenu, il ne joue plus à l'Autel mais dans un aéroport, il est toujours entre deux voyages, il ne défait jamais vraiment ses bagages; ses notes flottent dans mon ordinateur, airport sadness, comme une ravissante et renversante nostalgie d'il y a quelques décennies.


...each song is named after where it was written, 

over a year’s time that was full of travel...  






 

Dimanche, 5 octobre 2008
BUNGLE IN THE JUNGLE


Des chiffres et des lettres jaunes, de la poésie dans une jungle sans porte, des restants frettes et secs pour affamés, des soleils exhausted pour semi-aveuglés. Des prouesses d'animaux à tête éclatée, des mots qui meurent juste d'envie de la rejeter, mais qui se mettent encore à ses pieds. Des vers en canne qui se sont fracassés dans les limbes adverses de l'Inutilité. Voilà pourquoi nous l'avons un jour étripée avec le long lasso des gars chauds d'amis donnés, avec la corde du roy de velours rose bonbon. Voilà pourquoi nous l'avons un soir abandonnée dans le gras vide de son corps mort de Roy Bidon. La Poésie ne fera pas long feu dans les Vieilles Marmites; ses restes digestes complotent la mort des coups de glottes...

elquidam
 

 
Lundi, 6 octobre 2008
L'INSTRUMENT DU DÉSIR


  
Le premier jet: celui qui m'impressionnera toujours le plus. Le reste, tout ce qu'il fera s'accumuler sur les toiles du Vide évacué, ne sera que re:jet, puis re:re:jet, et re:re:re:jet, etc...L'Art, le portatif, celui qui se cueille frais comme un bouquet de roses fanées, celui qui s'étale en sursis depuis les palettes arc-en-ciel du stock inépuisable de ses couleurs abstraites et variables, suggère un mouvement qui n'est rien d'autre qu'une issue ouverte vers le Préalable. L'Art, au service des impressions rédemptrices, sans leurres ni artifices, sans fraudes ni frimes, connecté dans le courant usuel des mots sans fond.

elquidam
 


Lundi, 6 octobre 2008
BUNNYTIME




 
Dans la chambre de son maître avec SES peluches




Une carotte, une caresse, un regard. 
Une gâterie, une paresse, un retard. 
Une pomme en quartier à moitié. 
Un lapin nain est né. 
Sa Beauté humanimalisée...



Il va bientôt y avoir deux ans que Jeffrey, mon fils aîné, a trouvé notre Beauté Tit-Boule dans le parc de son école. Deux ans déjà, on trouve que le temps passe trop vite. Même si on sait qu'un lapin ça peut vivre entre 7 à 10 ans, si l'on en prend grand soin, il n'en demeure pas moins qu'il a de fortes chances de partir avant nous, mais qui sait ? J'avais le goût de raconter à nouveau son histoire, mais une mauvaise manœuvre, un mauvais clic, a tout fait disparaître mon texte. C'est l'article ci-haut, dans le Cyberpresse d'aujourd'hui, qui m'a fait y repenser...J'ai trouvé d'autres mots, pas les mêmes que tantôt, mais je pense que ceux-ci les valent...


Tous ces pauvres lapins abandonnés, qui sont entrain de se multiplier dans la ville, et que l'on veut (et va) tuer, on se demande à qui ça peut bien être la faute s'ils sont devenus aussi nombreux. Tous ces gens qui les achètent dans leur animalerie favorite, et qui l'automne venu n'en veulent plus, qui s'en débarrassent sans scrupule dans les boisés clairsemés de leur plate banlieue, ce sont eux seuls les vrais coupables. Mais regardez-les donc se balader sur leurs terrains et dans leurs parcs, ces happy easter lapins, ils ont l'air tellement vivants, des vrais toutous de jardins pour méchants humains, EUX qui un jour ont dû leur faire prendre un autre chemin que celui de leur cage dorée de gentils lapins !! La zoothérapie, maintenant je le sais, ça existe vraiment, et apparemment, c'est pas juste fait par des chiens...


Mais je ne parlerai pas de ce vidéo horrible que j'ai vu sur la torture faite aux animaux, un vidéo dans lequel un pauvre petit lapin tout blanc, sans défense, a subit la pire des cruautés. Je n'en parlerai pas, parce que je préfère la vie, et lui aussi.



 
Mardi, 7 octobre 2008
LA SORTIE LITTÉRAIRE




Le beau Mistral



Il était une fois une gentille petite fille qui envoyait des cartes postales à ses auteurs préférés. Certains appréciaient, d'autres moins, ce fût le cas pour un certain... mais étant donné ses nombreuses pertes de mémoire vive, elle ne se souvient plus de son nom ni de rien, ou à peu près pas. C'était il y a longtemps, c'était encore dans le bon vieux temps, celui de l'innocence et de la dépendance. Celui de la semi-décadence. De ce temps, ne lui reste plus que des milliers de feuilles avec les mots et les images qu'elle imprimait dessus immédiatement après les avoir fait parvenir à ces précieux destinataires. Parmi eux, il y avait ceux d'un certain... mais étant donné ses nombreuses pertes de mémoire vive, elle ne se souvient pas. Il y avait le fantôme de ce reste qui avait pris la fuite dans les limbes de l'Afrique. De son antre à sites, on peut presque entendre le sourire grinçant d'une étoile filante....

 


Mercredi, 8 octobre 2008
UNE RUELLE À L'ISSUE INCERTAINE



Assez curieusement, la rue Charlevoix est peu connue des gens de Québec. Elle n'est pourtant pas dénuée de charme. J'imagine que les gens ne l'empruntent pas parce qu'elle a l'air d'une ruelle à l'issue incertaine.

Comment ne pas se sentir pleinement plus que remplie après une telle sortie ? Remplie de l'espace octobré de la Cité, submergée par les lumières automnales, apaisée par les feuilles mordorées, envoûtée par la ruelle empruntée de la rue Charlevoix, déphasée par le verbomoteur de M. Émond, guide locataire inconnu qui nous a raconté l'histoire de sa vie et de son superbe HLM en 45 minutes, étonnée par la vue du cercueil exposé dans l'une des cours arrières de MA rue Couillard...Et puis, toutes ces façades de la rue St-Jean enfin explorées, avec leurs briques, leur béton et leurs fenêtres exposées dans les miennes...On a commencé par Le Chantauteuil, ce bar qui me rappelle à chaque fois cette soirée de lecture où un jeunauteur m'avait conquise, puis on a terminé avec le pub Saint-Patrick, l'ancêtre d'un certain Livernois...

Au café Temporel, May a pris une soupe aux légumes et moi un morceau de cheesecake arrosé d'un allongé corsé. Oui, le temps s'était encore une fois arrêté en cet après-midi de paix et de sérénité. Et d'avoir revu Christian Girard, ce cher et si aimable libraire de chez Pantoute, lui avoir parlé d'écriture trash, entre autre du premier roman de ce cher Édouard Bond aux mains de chair fraîche, mais aussi du dernier du père des blogues d'auteurs, mais surtout, surtout, et je tiens à le souligner, de Robert McLiam Wilson, ce bouleversant auteur irlandais que le Conspirateur Dépressioniste m'a un jour suggéré.

Sa Douleur de Manfred m'attendait dans les mises de côté depuis un bon 6 mois déjà. La douleur de Manfred, un roman qui devrait pouvoir se lire entre la fin du Kamouraska d'Anne Hébert et les Poèmes Cannibales de Monsieur Jacques Desmarais. Car on le sait bien, c'est déjà demain jeudi le 9 octobre, et ce sera le lancement de son tout premier recueil au bar In Vivo, dans un Montréal qui sera peut-être vidé l'an prochain du son des moteurs du Diable. Il y aura des amis, des poètes et des musiciens, et sûrement quelques bons photographes pour saisir l'instant présent. Ce sera la fête des mots enfin sortis de leur enclos...Le Temps s'arrêtera par là, je le sais, pour souffler à l'oreille de l'Auteur qu'il était enfin temps qu'arrive l'Heure...

Au retour, dans l'Express 254, le soleil avait presque fondu de son ciel gris pâle; que quelques faibles rayons blancs, comme un ciel annonçant la neige prochaine. Les jours sont tellement plus faciles lorsqu'on ne les voit pas venir. Au moment où May m'a appelé ce matin pour m'offrir cette sortie imprévue, j'avais la main sur l'ordi mais tout près du téléphone: nous avions eu la même idée au même moment. Était-ce de la télépathie ? Je ne le sais pas, mais ça lui ressemble. J'ai très hâte que l'on se revoit elle et moi, j'aurai alors les photos souvenirs de cette autre magnifique journée passée entre les bras lassos de ma ville préférée...

Il y avait tellement de choses à raconter sur aujourd'hui, tellement que j'avais presque oublié de parler du chant de cette corneille juchée dans l'arbre rouge près de l'arrêt de bus, mais voilà, ça m'est revenu:

"J'ai profité des feuilles et des odeurs pour toi..."


LA RUE COUILLARD

Pour saisir l’instant magique de son côté romantique: la rue Couillard, emblème énigmatique du contour qui l’habite, angle parfait et unique. Cette rue qui allonge la St-Jean, qui regroupe tous ces gens; qui gigue et chante dans le coin de son Irlande, qui camoufle et authentifie sa légende…
Cette rue, qu’arpentent nos pas qui l’usent, qui réfugie nos froidures dans son Temporel; qui recèle des diamants et des parures, ses fenêtres et ses dentelles; Et de l’été au printemps, qui me dévalent sur Elle, de par son Cap éternel, mon âme éprise de son ciel…



Photo: Jean-François Noël




 
Jeudi, 9 octobre 2008
LE PRÉLUDE DES CANNIBALES





Jacques Desmarais, le TRAIN DE NUIT
Le soir du 9 octobre 2008


 
Autour de la souche, nos bouches.



Le poète est quelqu’un qui ne peut pas s’empêcher de mythologiser ses expériences. Il exagère, dénature, fictionalize. Dans lui le fait de pouvoir prend la forme du fait d’investir même l’insignifiant et le banal avec la signification symbolique. Mais le poète est aussi quelqu’un qui fait des choses fortunées arriver, car sa vie est un destin ou une destination.

Irving Layton
Foreword The Gucci Bag
1983










LE PRÉLUDE DES CANNIBALES
Surprenances pour Jack


Ferrer la voie lactée d’un LOVE SUPREME déraillé --- Coltrane, Mingus, Monk, Mehldau, Pass, Evans, Night and Day, joueurs invités dans le train bleu de ses nuits déboîtées…

TRAIN DE NUIT--- de l’enfance des contrebasses aux trompettes de la mort, les mots qui s’embrasent; châssis doubles encastrés dans les proses destinées, roses aux bois pour les futurs imprimés…Pour y lire ses notes, pour y ouïr sa voix posée sur une/nue ou sur une garnotte : JACK et ses ondes, parasols bleus, Poésie des aveux...

Sur la corde raide de l’oubli, les lignes de sa vie; CARNETS PELÉS --- dettes de jeux en sursis; Accord des " on ", cas d’harmonies; le OUI du NON; le corps de l’envie; Jack, passeur de mots, ramancheur du DO; Jack, timide et menteur, juste comme il le faut, ami des Fées et des Fleurs, du Frère du Poète et de la Sœur, du silence des marcheurs et de la plume de l’alouette; Des louves langues et des grands steps; Des pirates maboules et des madames becs-secs...

NOUS deux et tous ces autres côte à côte; NOUS/eux, en lui et moi, en tête à queue; Noueux nôtres, simples comme apôtres, toujours amoureux et de l’Un et de l’Autre…Comme un grand V irrégulier, le vol de ses mots mi ombragés; Comme un grand cru humide, comme une averse de fumée, le long de son Trait Absolu; Comme une envolée d’oiseaux peureux, le plein d’une nuit nosferatu...

Un peu beaucoup, comme Kérouac, la prose bof ! la switch à OFF; Un peu beaucoup comme tous les bons jack, la switch à ON, pas trop de lumière dans le loft…De sa Béthanie régionale à Lowell Mass., Montréal ou Kébek, belles putasses, son cœur tendre qui fait tic et ti-co tac ! Et le mien, mou, qui se fou fin braque….

Like a brand new novel,
Like a John Fante shuffled,
He came and gave me his cards,
He came and left me his heart…
Like a factory full of Mysterious,
Like a prairie of Lost and Delirious,
He tastes the Frost and the Delicious,
He pastes the words of the Conscientious



Qu’ils séjournent dans mon AUTEL ou qu’ils errent devant mes FENÊTRES, ils me font toujours allumer quelques bouts de chandelles…Tous ces bums de bonne famille, avec leurs souris et leurs hommes; Toutes ces billes aux cœurs d’adolescents avec leurs revers fort accommodants, l’impression d’avoir 15 ans...L’ARDOISE de la chimie des divins lits, vocable vocation pour pyjama de fin d’après-midi…

Entre Alfred et sa Clémence, à l’Ombre de l’Orford, toutes ses reconnaissances, toutes ses partances…À l’ombre de l’Échancrure, le soleil qui planifie l’azur; L’Ombre qui connaît tous ses chemins, rochers, fossés et chagrins; qui plonge dans le creux de sa culture, qui grimpe le long de ses murs, qui effleure de sa main le pic de mes clôtures...

Dans les bulles de sable de son cerveau des petits pas de mémoire tout en écho; Et des bras dessus/bras dessous, et des sons de mots qui clochent…Des mots qui le brouillonnent à coup de marteau, des mots qui m’assomment à coup de pinceaux; Des mots qui ébouillantent les vaisseaux, des mots qui se fusionnent à froid ou à chaud...

Le chant de ses cigales, le feu de ses grillons; Le chantier de sa liberté, le nœud de ses papillons; Par la bouche de ses crayons ou celle de son tamarou, l’encouragement de la palmure au voyage, la sueur perlée de ses mains, au cœur même de son langage...

Brésil en feu, brumes aux galop; Louisiane et Congo, millions de gombos; TRISTEZA qui viniciusse, Eaux-de-mars qui jésusse, la Sagesse qui se confuciusse, la Beauté qui se crocusse ---NOVA BOSSA de brouhahas, pluie de trente sous des tables rases…

Sur la moitié gauche du frigo, deux coccinelles bien aimantées; Sur la table tournante moyenne âgée, les Track n’ steel enguIRLANDÉS, Colocs mal-aimés, armées de Désolés; Sons revampés pour forêts d’urbanisés...

Dans l’un des wagons qui l’illumine, un Vagabond regarde dans sa vitrine; ILLÉGAL ET TRANSPARENT, FATAL ET ANONYME; Dans le palais des égarés, prémonitions enfirouapées; Dans le cercle des petites fées, la magie de ses champignons; Sur le pont flambant nu des étoilés, poumons de flanelle pour lits hasardés; Silence réinventé pour nos lèvres déboisées...

Et des écureuils trapézistes avec des lutins de cambrousse, plus des couleuvres foncées sur de la mousse; Et des crapauds éventrés, pique-prune et angelots, Petites Bêtes contentées, Love Louves jamais assez rassasiées; Phrases scintillantes pour les Aveuglés...

Au coin de l'avenue principale le contour des amours perdus, et les cinq arbres de sa vie: Peuplier amoureux, Chêne généreux, Pêcher de l’enfance, Poirier de l’élégance, Noyer domestiqué…

Comme des Miro ou des Riopelle, objets rouillés, seringues piquées, images des gelées, sang des scalpels de l'Art évadé; Disputes élégantes de goélands affamés; Culbutes cinglantes dans le temps retrouvé…

Par la courbure de ses mots, les étoiles de la féerie, les langues molles qui se marient, l’Âge de sa Parole qui nous unit, nos alvéoles qui poussent leur cri…Comme des voyelles fraîches dans les gorges --- Parcs d’attraction cachés dans nos bouches---La chanson du marais avec ses retouches, qu’on imagine swampant de mouches, royal ou divin sous des étoiles lelouch

Calmes ondulés pour papiers mâchés, ombres frelatées pour alcools d’anonymés: Lalonde, Cohen, Ferron et VLB, pour le lecteur délecté qu’il est et a été... Cette Poésie qui marche, cette Poésie qui trash, qui n’allume pas les télés, qui ne hume que les bons feuilletés; Cette Poésie qui l’épouse, cette Poésie qui le bouge, cette Poésie qui le trouve et Celle qui nous couve…Pour les Étangs ensemencés par l’Ordre de ses anoures; Pour l’ivreté de son hiberté par l’Ordre de son Tambour, nos feux qui furent alimentés par une allumette qu’il aura fait craquer dans les fenêtres du chant de mon marais salé...

Pierres de lapidés, paroles d’immensité; l’horizon de ses bibliothèques flottantes aura fait défricher le sol parisien de Des Marets, le UN qui danse dans les saouls silences, le UN qui danse dans les pures coïncidences, le Franc-Tireur de nos petites enfances, le Braque-cœur de notre délinquance, le Maraudeur, traqueur de nos silences, l’E-lecteur de nos anciennes confidences, le Facteur subtil de nos nouvelles " correspondances "...

À bord d’un vaisseau d’étoiles en perdition, le blanc sable blond de nos amours au coton; Dans la brume sèche de l’étang Peasley, un ÉPOUVANTAIL endêvé avec des bras de Busard Cendré... Jack of Hearts, Valet des Reboiseurs; JACK of Hearts, butineur des slammeurs, Abeille Avinée de " fées vrillées ", Liseur Abatteur d’émois entortillés…L’offre alléchante de toute sa fraternité, l’ordre de ses cheveux un peu ébouriffés; sa beauté cernée par l’âme de l’ami rond...

Pour le présage d’un futur collectif, le contentement des sons affectifs, ceux qui défrisent le bonheur total, ceux qui mainmise le Poète infernal; Parce qu’il sait comment éviter la trappe du piège, le Poète se souviendra de la neige, et du frette de ses roches, celles qu’il pitch tout croche...
Comme il a vu venir le temps Connu, Il verra aussi celui de l’Inconnu, celui qui vous garroche de son Présent absolu...

au pied du gésir, au creux des carpelles, de la neige rose sous sa pelle; sans oublier l’ananas bouleversant, le chien errant dans une bouteille, et le ver de terre éternel, virgule luisante des zunivers ténébreux, nourriture engraissante du Laborieux; Pourriture automnale, feu de génitoire; colombe/lapin/chimère, télépathie de femme coupée…Du pire empire qu'on aura pas retrouvé: le plat copieux de ses cailloux réverbérés...

Lui, le dernier des Boucaniers, père adoré, fils de Doloré, Veilleur de nos mots fatigués, Épandeur de ceux que l'on tenait cachés, Porteur de flambeau toujours allumé, Confiseur de tapis aux sucres raffinés...

Dans les rebours de l’oubli, l’Amour et ses replis, l’Amour avec son surplus d’ennuis qui n’arrivent pas toujours que la nuit…L’Amour qui va où nichent les corps d’été, qui revient par le hasard d'un dimanche ensoleillé, qui fait parler les ailes brisées d’un hibou au cœur éclaté...
Dans le fossé swampeux des mémoires âgées, il se fait tard, il se fait peu, et ça ne se fait pas...Dans le froissé satiné des peignoirs élimés, il se fait tard, il se fait gueux, et il ne faudrait pas que…

Lanterne magique qui éclaire la Nuit de l’Amérique, lenteur sismique qui flaire le son du Magnifique…De ces mots que je lui vole à pleines plumées, les miens qui dansent ici ses quadrillés, qui sprintent éreintés sur la piste des envolées…Oui, je suis parfaitement tombée en bas de ma chaise...capitonnée...

Juste avant que la Nuit ne tombe sur les rails et les lacs, qu’elle ne s’effondre et craque sous leur trac, pendant que les Heures passent et s’éclatent, nos ondes voyagent ensemble, mon très cher Jack; En navire, en train, sur la route ou par les airs, par les ailerons lumineux d'une vieille Cadillac...





The Swamp’s Song, on the top of your words…

Jeudi, le 9 octobre 2008

Brad vous salue...;-) Il boit un porto en compagnie d'une inconnue
qui " ne se relira pas "

La poésie, disait le chercheur inconnu,
ce n'est jamais ça.




Jack a dit:

Mes dédicaces furent affreuses, je ne le sais que trop bien et je pensais atterrir ici tranquille, sans dire, écrire un mot de plus ... Ce si beau texte où je ne vois que les quadrillés me fait veiller encore un peu... Ah! Je le copie-colle dans mon cœur. Merci Louise. C'est moi qui suis en bas de ma chaise.

The Swamp's Song a dit: 

C'était un texte " en gestation "; je le gardais pour un grand jour, faut croire que c'était hier. ;-) La lecture des blogues possède parfois de ce grand et beau côté des choses: on tombe tout d'abord sur des mots, quelques fois sur un Auteur, des mots qui ont l'heur de vous plaire, immédiatement. Puis on découvre leur Auteur (ou ses mots), Celui ou Celle qui les compose, ou les décompose, puis, lentement, ou à la vitesse de l'éclair, on se met à les lire, TOUS, à les assimiler, à les décortiquer, à les mettre de côté, à les assembler, pour en former une nouvelle fibre. C'est au fil des jours qu'on apprend à leur tisser des liens ensemble, des liens qui se consolideront sur le Grand Métier des Mots Filés... Vos dédicaces affreuses ? Le seul nom de l'Auteur parfois suffit au Lecteur: les mots sont dans le Livre, et pas ailleurs.

 
 

Vendredi, 10 octobre 2008
ÉCRIRE
 


Virginia Woolf, 1902
George Charles Beresford





C'est écrire qui est le véritable plaisir;
être lu n'est qu'un plaisir superficiel. 


Virginia Woolf 
Journal d’un écrivain




C'était la Citation du jour chez Evene.fr, un véritable adon, bien naturellement. Être lu, un plaisir superficiel ? Peut-être. Quant au véritable plaisir, celui d'écrire, je n'en suis pas plus certaine. Écrire demande un environnement propice, une certaine " altitude du regard ", une certaine solitude, et ce n'est pas donné à tout le monde de se retrouver seul pour le faire comme ça doit se faire. Écrire demande de la concentration et du temps, beaucoup de temps. Lorsqu'on a le loisir d'exercer cette passion dans le plein de son emploi, c'est évident que ça peut devenir un plaisir. Mais tout dépend du Sujet.

Il n'y a pas de temps dans le milieu du vent.
Il n'y a que de la pluie dans celui de l'Oubli.
Tout dépendra du Sujet, du Rien qui l'attend.
Tout dépeindra le Rejet, dans le pli du Regret.



elquidam

 

 
Samedi, 11 octobre 2008
OMBRES





John William Waterhouse

I am half-sick of shadows, 
said the Lady of Shalott 
(1916, oil on canvas)

 


Dans ses fenêtres à languir, la procession des mots du dire:

red dress, tapestry, shadow, anxiety, dreams for a Lady.

Cette toile, qui traîne depuis des mois dans ma banque d'images, je la dépoussière ce matin du temps des rois anciens. Dans le respect du Peintre qui l'a créée, mais aussi pour celui du Poète qui l'a inspiré, je recherche, moi aussi, une couleur, une musique et des mots qui leur auraient succédé, que je leur aurais empruntés parce qu'il y aurait toujours une histoire à raconter...




Dimanche, 12 octobre 2008
GRACIAS 




Petit matin, sans horizon 12 octobre 2006 
av. Wilfrid-Laurier, quartier Montcalm 

Serge Alain





Toutes ces feuilles qui se décrochent lentement mais sûrement des arbres de ma ville. Toutes ces feuilles qui me raccrochent à l'effervescence de l'Indélébile. Je les ramasse dans ma cour depuis près de vingt ans, et je les entasse en tas pour les faire ressembler à des îlots de feu. Elles que j'emprisonnerai après dans de grands sacs orangés pour qu'ils en fassent d'engraissantes purées pour les gazons et fleurs de jardiniers avertis. Jalouses qu'elles sont de toutes ces feuilles qui partent au vent sans elles, sauvées juste à temps des dents de mon râteau démentiel. L'Automne, décidément, inspire le Ramasseur et ses tourments post-estivaux...Merci aux bonnes odeurs et aux craquements maraudeurs, merci d'être tombées à plat pour moi...Vous voyez, cher M. Alain, les futurs matins d'actions de grâces ne changeront jamais ni réellement, ils auront toujours la même luminosité qu'il y a deux ans...mais pas comme ceux d'il y a douze ans...
 



Dimanche, 12 octobre 2008
LE BAL DES PRIMEURS




lorgibairbritalsongsimsielsgans
(non, ce n'est pas du claude gauvreau)


J'aime mieux me tromper que me taire.
La prudence me fait suer. 

Jacques Brel à ses détracteurs.


 
L'Art, pour se mouiller, magouiller,
grenouiller puis s'agenouiller.
Avoir voulu valser dans les nouvelles couleurs
pour y sarcler les restes des profondes heures.
Avoir voulu jouer avec les Malotrus,
pour y enterrer ce que je devais semer.
Nelligan peut bien être allé se recoucher;
il faisait encore si noir dans vos avenues.
Parmi ces lettres, tu chercheras un son.
Parmi ces lettres, tu trouveras ton nom.
L'Art, pour être gaspillé, éclairci puis noirci,
comme ces mots qui l'ont été du Gras Pillé.

elquidam



Lundi, 13 octobre 2008
AU-DELÀ DES SALICAIRES



 
The Royal Art Lodge

 

À la veille de l’Éveil, le chant de la Corneille. Autour de son tombeau, le Sang qui se vermeille. Un parfum de remords qui se superpose sur les roses séchées. Les draps qui se fleurissent sous les mains de l'Artiste. L'odeur d'un fleuve hypocrite qui se répand jusque dans les esquisses des profondes heures qui le rétablissent. En rimant de la situation de ses avant-dire, le Docteur fût un jour inculpé par ses propres complices. L’Émoi, il n'avait jamais été plus loin que Ça.
 



Lundi, 13 octobre 2008
BETWEEN THE BURIED AND ME


 
Guillaume Depardieu 
1971-2008 


 
Mon cœur flotte en France ce soir, dans le Nord, il plane en-dessous de celui d'un Fils disparu. Il n'y aura pas réellement de peine, nous écouterons plutôt les notes de Between the buried and me, les notes nouvelles d'un Fils réapparu. 7:23 minutes de musique pour retracer l'espace d'une vie, c'est rien.. Le père doit sûrement être en train de le pleurer, mais en même temps, doit se consoler. Guillaume, son rebelle, est mort; il a marqué le but gagnant, le dernier. La mort à 37 ans, le mitan de la vie pour un homme, et pourtant...Il n'y pas eu plus beau et vain combat que celui de sa vie, celle qui l'avait mis ici, dans notre monde, au milieu de nous, survivants. Il jouera dorénavant tous ses matins du monde pour un monde qui ne le connaît pas encore. Il avait une petite fille, elle s'appelle Louise. Je ne le connaissais pas tellement, mais son père, si.


 
 
Mardi, 14 octobre 2008
V.I.P.
 


Longer les rues tranquilles, seule, absorber ce qui reste de lumière automnale, voir les feuilles rouges, jaunes et oranges joncher les parterres que l'on prépare à passer un autre hiver, arpenter les trottoirs et avenues de mon quartier presque désert, rencontrer Gringo, le nouveau bébé chien de Nathalie et Raymond, leur parler Politique, Bourse, Chasse et Cancer, rire un peu malgré tout, les quitter, prendre un lift d'un gentil inconnu pour arriver saine et sauve aux urnes pour voter pour X avec un petit sourire en coin, puis revenir sur mes pas, longer une rue tranquille, seule, entendre la voix de quelqu'un derrière moi, le reconnaître, c'est Jean-Claude, Ti-cass noir, le père de Michel avec sa chaise roule-lenteur...

Lui qui passera le reste de sa vie dedans à cause d'une opération ratée dans le dos en 1990, lui qui n'a que 53 ans, lui qui a eu le privilège d'assister au concert de McCartney sur les Plaines dans les loges des V.I.P. à cause de son handicap, lui qui couraille tout ce qui se fait de show rock à Québec, lui qui ne rate jamais un Woodstock en Beauce, lui qui prend la vie au jour le jour, sans se demander ce qui va lui arriver demain, parce que demain n'existe pas encore...

Pendant mon entretien avec lui sur le coin de Louis XIV et Bessette, avoir surpris les beaux yeux bleus de mer de mon ex-boss dans son vieil econoline, avoir revu le fil de sa vie en l'espace de quelques secondes, m'être dit qu'il faudrait bien que je finisse par lui dire un jour combien je l'ai aimé pendant que je travaillais pour lui dans ses serres chaudes et humides, lui, qui est aussi passé par un dur combat il y a quelques années, lui qui célébrera ses 55 années de vie dans quelques mois...lui avoir envoyé gentiment la main...

Quitter Jean-Claude, se dire au prochain party. Terminer ma randonnée, seule, la face au vent, aller payer un compte à la Caisse, aller porter le film du jetable (avoir hâte à vendredi pour voir les souvenirs de ce super après-midi passé avec May), puis affronter la pluie, me réfugier quelques instants au Provigo, acheter une livre de beurre, parce que du beurre, c'est pas de la margarine, sortir mon parapluie rétractable, rencontrer un petit bonhomme qui revenait de l'école, lui avoir demandé d'où pouvait bien venir tout ce vent qui nous est tombé dessus soudainement...Lui, ayant trouvé la sienne, avoir continué seule jusqu'à ma porte...Etre enfin entrée en dedans, à l'abri de tous les yeux de la pluie et du vent...

Les V.I.P. ne sont pas toujours des grandes vedettes de sport, de politique ou de cinéma, il en traîne des comme ça dans toutes les rues des villes, surveillez-les, ils ne demandent qu'une place de choix dans votre vie: un chaise, une table, un verre, des mots, ils feront leur show, ils vous jetteront par terre...;-)

Aujourd'hui, mardi le 14 octobre 2008,
jour de prédire l'élection !
(prononcer " à la Sol ")
 


Mardi, 14 octobre 2008
DÉRIVATIF
 


Le cœur marsupial dans la poche vide d'un tendre ventre. Avec le halo livide de la Lune tout autour qui entre dans l'espace rouge de cet antre. Le rire evil d'un Loup-Garou qui scande qu'il est pris entre Nosferatu et son espèce de solitude désespérante...La Nuit ne fait que commencer, il se fait tard pour le Pays des Ombres Âgées, il se fait soir pour les illustrations d'aurores glacées. Le Spectre est en marche, il avance et se décontracte, se prosterne et s'acclimate.

elquidam


 
Simon a dit:

Je l'aime beaucoup, ce petit texte. Comme avec beaucoup de chose, on me demanderait pourquoi et je ne saurais pas trop quoi dire, tellement je suis un anti-critique, anti-analyse, me logeant complètement du côté de l'instinct, aveugle mais sachant me faire un chemin dans le noir, n'importe où malgré tout. Bonne soirée, bon Octobre, et que les échos sonores de tous les lycanthropes se rejoignent dans les hautes sphères, là où la musique sonne et résonne sans nous, pitoyables humanoïdes.

The Swamp's Song a dit: 

Et mes grands textes, EUX ? ;-)
Mais comment faire pour ne pas TOUT satisfaire ? Hélas ! et c'est bon, je ne peux pas tout comprendre.
Octobre, le 16, dans toute sa splendeur et l'ORDRE de ses 1970 misères...

elquidamn
 



Mercredi, 15 octobre 2008
LA RONDE DE NUIT
 

Il fallait bien que ça finisse par arriver un jour:
on finit toujours pas revenir travailler au Noir;
l'endroit le plus rassurant pour ne pas être vu,
l'espace le plus inquiétant pour ne plus être lu.
Mais avant, se lessiver dans le rectangle blanc.

 


Simon a dit:
Huh? Is there anything I should know about?

The Swamp's Song a dit:

Mais avant, se lessiver dans le rectangle blanc... avec un grand rire jaune...Le jaune, lorsqu’il est éclatant, est le symbole des dieux. A l’inverse, lorsqu’il est mat, il représente le soufre, donc l’enfer, mais aussi la perfidie. Cependant l’expression "rire jaune" provient surtout du fait que les hépatiques sont souvent de mauvaise humeur, et lorsqu’ils se forcent à rire, la bile teinte leur visage de cette couleur jaune pâle. Par extension, cette expression s’applique à toute personne qui semble se forcer à rire, tenter de calmer sa colère ou qui ne veut pas montrer qu’elle est vexée. Source: L'Internaute

Simon a dit:

Je comprends encore moins.

The Swamp's Song a dit:

Faut-il qu'il y ait toujours quelque chose à comprendre ? ;-)

Simon a dit:

Non, pas toujours, mais dans ce cas-ci j'avais l'impression --- à tort peut-être --- que ça me concernait, si ce n'est que parce que ça laisse sous-entendre que quelque chose se termine. Qu'importe.

The Swamp's Song a dit:

Jamais de la vie mon ami, mais voyons donc ! Je ne sous-entends que lorsque je me sens " menacée ", et par toi, je ne crois pas l'avoir été encore. ;-) Tout se termine dans chaque seconde qui vient de trépasser, dans chaque phrase qui vient s'en dégager. Tout se vermine, tout moribonde. Tout à Jamais qui rit jaune. Tout et Rien jammés dans le Graphique de l'Immonde. Tout et Rien morts dans le Traffic des Influences, parmi les Corps vivants de la Souffrance. Il faut savoir se battre ou se taire au nom de l'Imprudence. Les Heures passent, meurent et dansent devant des Minutes qui ne savent plus comment faire la révérence. Et les Secondes qui tentent leur seconde chance.................Merci du passage secret dans mon Antre.
 



Jeudi, 16 octobre 2008
CHERCHER MAURICE



 

L’Oeil Cacodylate 
Francis Picabia  
 


Je sais bien rire de moi devant le monde, mais tout seul je ris jaune.
Maurice Sachs 
Extrait de Derrière cinq barreaux


Un vrai coup de foudre, c'est ce que j'ai ressenti pour cette œuvre d'art qui concentre à peu près toute l'essence des Surréalistes de l'époque. M'être retrouvée devant une tranche nourrissante de ce passé éloquent, un passé que j'aurais toujours voulu présent. Avoir erré quelques instants autour et parmi ces âmes en feues, qui m'ont à nouveau ouvert grandes leurs fenêtres alors que le monde des adultes s'apprêtait à me faire entrer dans le grand cirque ordinaire et ambulatoire de ses idées préconçues, alors que je ne vivais que pour cet Art qui encore aujourd'hui entretient tous les beaux lieux de mon espoir...Ces êtres merveilleux, ces artistes notoires, qui ont aussi effleuré des trottoirs, grimpé dans des escaliers et essoré des mouchoirs, qui m'ont appris qu'il était préférable de vivre seul dans le noir désir du Miroir, plutôt que dans celui où je crois vous apercevoir certains soirs... Il faudrait bien que je finisse par retrouver Maurice Sachs, il est peut-être caché dans l’Œil marron de ce grand tableau surréaliste.

 

Samedi, 18 octobre 2008
LA FÊTE DES FAISCEAUX 





 Martin Kippenberger



Le Sommet de la Franco-Funny: des grenouilles qui se taisent, des bénitiers qui se remplissent. On ira pas à confesse pour avoir donné un french-kiss, on fera comme si de rien n'existe, on fera peut-être venir un exorciste....Le Sommet des présidents faisceaux: une table rase pour notre langue vaisseau....L'amitié, la fraternité, mais qu'est-ce que ça veut dire M. Sarkozy, quand il y a plus d'un milliard d'individus qui ne mangent plus qu'à leur fin ?

...Demain, les Présidents repartiront dans leur pays respectifs avec tous les beaux cadeaux souvenirs que Québec leur aura offerts. Demain, après leur départ, il fera peut-être moins chaud en ville, mais il fera encore plus beau, nous en profiterons donc pour aller nous promener dans les rues de cette cité que l'on souhaiterait d'abord et avant tout " canadienne ", une ville reine, pour tous ses bons domestiques fidèles au cœur de ce terrain barbare de poutine * (obsessionnelle). Afin qu'ils ne ferment pas boutique dans quelques semaines, nous irons visiter, et non pas vider, les Ateliers Ouverts de certains de ces artistes qui en valent, en en vaudront, toujours la peine; on pourra peut-être même entendre à nouveau le chant sacré d'une petite grenouille de bénitier blessée, celle que le Sommet d'édentés aura fait crucifier au nom d'une (in) certaine souveraineté.

* mots prélevés dans Le Crachoir de M. Éric McComber  




Samedi, 18 octobre 2008
LA POINTE BLEUE DU RÊVE
 



Le téléphone sonne. L'afficheur affiche. La fille répond. La Voix parle. De quelque chose. De planchers. De cheveux très longs. Qu'on aurait coupés courts un jour. D'un voyage à la Pointe-Bleue. D'une prochaine réunion entre anciens compagnons. La fille est contente. La fille rit. Puis elle ouvre la radio. À la position 89,1. Elle écoute pour la première fois l'Animateur-Libraire. Il fait tourner des sons qui lui rappellent quelque chose. Comme les livres qu'il lui suggère à l'occasion. Les mots comme les sons, utiles et beaux. Comme cette intégrité qui le caractérise si bien. La loi de son rêve. Son PATCHWORK. Une heure trop vite passée dans notre temps perdu, une heure de moins à consacrer à ce qui n'est plus...
 


Dimanche, 19 octobre 2008
CE QU'IL RESTE

  

Claude Pelletier 

Ce qu'il reste 

2007
 

Ne plus savoir trop quoi écrire sur Elle, à part lui dire combien je l'aime. Encore. Elle, si belle dans sa robe bleu ciel, ses ors et ses roux, son petit vent d'automne qui vous enveloppe de son cru. Elle, avec tous ses livres, toutes ses toiles. Aujourd'hui, les ateliers étaient ouverts, et les personnages qui les habitent aussi...

André Bécot, et son installation de wagon de train dans lequel on peut séjourner pour une nuit, André qui spic swell english since our last meeting...Claude Pelletier et ses pastels secs, tout aussi éthérés qu'il peut l'être lui-même, des espaces de lumière dans lesquels on aimerait jamais n'en ressortir...

Marie-Dominique Bédard, et le plein soleil des couleurs franches de son superbe atelier, avec ses nouvelles œuvres dedans, dont cette magnifique et immense toile bleue...Pierre Leduc, dans la forêt de Jasper avec ses trois mouflons, et plus loin son splendide lièvre qui nous regarde droit dans les yeux dans toute l'immensité de notre terre canadienne...Don Darby, avec ses petits loups d'acier soudé, son gigantesque éléphant de fusain, toute l'irlandité de la connivence immédiate avec May...Les rues Ste-Hélène, St-Vallier, Langelier et Arago, l'arôme du bon pain de la passion, les viennoiseries, le café...

Québec, beaucoup d'escaliers à monter, et à descendre...Les multiples paliers du Musée de La Civilisation, avec nos p'tites grenouilles en voie de disparition, nos grosses tordeuses d'épinettes qui se gavent de leurs bourgeons, nos peaux de doux visons, de ratons glou-glou-tons et d'ours gro-gro-gnons, de l'information sur et pour NOS ressources naturelles...Et tout en haut, sur le Toit du Monde, une dernière apparition dans le Potager des Visionnaires, celle du génial Franco Dragone; tous ces légumes, notre fibre, nos racines, qui bientôt disparaîtront dans les caveaux réfrigérés de notre hiver...québécois...

La rue St-Pierre, et ce nouveau libraire que je ne connais presque pas, avec l'affiche de la grosse face d'un écrivain qui ne me dit plus rien...Demander La loi des rêves, dont Christian Girard a parlé hier, un livre que le commis ne connaissait pas...La rue St-Paul, et son Buffet de l'Antiquaire, avec sa soupe aux pois et ses frites, tous deux maison, ses guedilles au poulet, son poudigne au riz, son thé/café/lait, et toute la chaleur des anciens restaurants avec leurs bancs tourniquants, leurs waitress babyboomers pas toujours si sympathiques, mais tout notre temps, celui que l'on avait à perdre longtemps en ce superbe après-midi d'octobre 2008, ce temps que l'on arrête au nom de la loi de nos rêves, qui ne s'arrête vraiment qu'avec nous dedans...

Pour la fin de cette autre mémorable journée: La Côte Dinan avec la non moins renommée galerie Lacerte (fermée) et tout près, l'Hôtel Belley, avec son bar (déserté)...Tout à coup May étourdie, probablement par le trop plein de beauté, ou par la mauvaise digestion de son café...Le coucher du soleil, la fin d'une autre journée, la fin d'un autre Sommet qui sera vite oublié...Oui, enfin l'avoir retrouvée, avoir eu ses rues pour nous toutes seules, mais avoir quand même dû attendre l'autobus....

À l'arrêt, une jeune fille, un peu animée par toutes ces artères que l'on avait bloquées pour rien pour la Rencontre des Présidents, une jeune fille qui m'a parlé de cette touriste asiatique piétinée pratiquement à mort par un cheval près de l'Hôtel Clarendon, là où elle est préposée aux chambres...Le cheval, une brave bête qui n'a peut-être plus sa place ici dans les rues asphaltées de notre ville...

Dans l'autobus, avec et sans les autres passagers, La douleur de Manfred; pour commencer un tout nouveau roman...
 
 

Lundi, 20 octobre 2008
DÉRIVE  




Pierre Leduc 

Octobre  


L'Auscultation des ors


Les feuilles mortes/
missives/
entre les pommes, les grives et les orsmes/
Les feuilles mortes/
si vives/
hantent le rêve de l'Homme/
décantent ses dérives...



Pierre Leduc 
Le tapis vert

 


Mardi, 21 octobre 2008
LE CHUCHOTEMENT D'OR
 

 
Under the Black, there's a lot of gold; 
and above, maybe or not, a little of god.
Et dans le noir d'un lointain territoire,
le fond d'un puits, ou celui d'un tiroir.



 
 
Mercredi, 22 octobre 2008
LES FANTÔMES DE SES ANCIENNES AMOURS 

 


Patrick Baillet
LOFT 1





À 22 ans, j'ai passé trois ans à écrire cinq versions de ce bouquin.
Robert McLiam Wilson



" Vieillir, c'est découvrir ce dernier résidu de tendresse. On n'est plus un vilain garnement. Ici, j'abandonne derrière moi ma jeunesse d'imbécile auto-engendré...Ou du moins, j'espère le faire."

Ripley Bogle (p.222)
 



" Tiens, bonjour Catherine,
ah, Carol, comment ça va, ma chérie ?
Seigneur, Judy !
Sarah, ça me fait plaisir de te voir.
Salut, Maggie, Diane ?
Oh, Marion, Tess, ma chérie,
Lesley, Vicky, Siobhan---cad mare ta tu ?
Tina, bonjour. Beryl, Emma, Fiona,
Jane, Elizabeth, Georgina,
Mary, Alice, Julia, Susan, Debbie,
Claire, Celia, Jenny, Anne, Annie,
Annette, Anna, ça va ?
Charlotte, Rachel, Thérèse,
Frances, Iris, Natacha, Suzy,
Muire, Norma, Queenie chérie !
Philippa, Lucy, Miranda, Olive,
Lisa, Tania, Sally, Samantha,
Susannah, Sonia, Madeleine,
Geraldine, Les, Tes, Justine,
oh Erica, how are you Henriette ?
Roisin, Matilda, Joanne, Vanessa,
Nicole, Helen, Jocasta, Kimberley,
Harriet, Josephine, Yvonne, Zana,
Ingrid, Jodie, Wendy, Ursula, Thomassin,
Rosemary et Agnes, les deux soeurs,
Roberta, douce Victoria !
Maria, Lucinda, Patricia, Paula,
Pamela, Amanda, Quita,
Christine, Karen, Rhoda !
Valerie, Denise, Melissa,
Camilla, Joan, Laura,
Hermione...bonjour.
Comment allez-vous, les filles ?
Vous avez toujours été merveilleuses pour moi. "
...." Et Louisa ?...
oh...juste une fille qui a dessiné des étoiles sur mon coeur..."

Robert McLiam Wilson
Ripley Bogle (p.241)


Ce passage " quelque peu extravagant " dans le roman de McLiam Wilson m'a fait penser à ces gars qui collectionnent les filles un peu comme ils collectionnaient les cartes de hockey, ou des pogs, ou des matchbox...Toutes ces filles, avec chacun de leur nom propre, avec autant de couleurs sur et dedans elles qu'elles sont différentes les unes des autres...Toutes ces filles que l'on repère, espère, exagère, désespère... toutes ces formes folles de cheveux plats/teints/gras/secs/frisés... tous ces sourires crasses de " huit dans le coin ", bière à la main avec l'air de rien... tous ces ongles peints rouge foncé/rongés jusqu'à l'os/rapportés/brisés....tous ces yeux vitreux de désespoir sec, à moitié fermés/maquillés/rougis/noircis/de jour comme de nuit... tous ces bras et jambes tatoués, plus ou moins longs que des lassos de chair à mâcher, viandes du marché, chairs affriolantes, plus claires et chaudes que des lampes...toutes ces bouches démaquillées, ces langues percées, déroulées, noyées d'alcools délayés/frelatés/exaucés, qui sentent l'absence, qui goûtent l'essence, qui frôlent le travers de l'indécence...`

Oui, ce passage dans lequel Ripley Bogle prend parole, perd la tête, gueule en masse, se bat contre le clan Murphy, pour finalement finir tout seul, avec toutes ses fenêtres brisées et la pluie qui entre chez lui, m'a fait penser à certaines folies nocturnes de certains samedis de pleine Lune. C'est étrange, mais il n'y avait aucune fille prénommée Sue dans le Kilburn, ce bar de Londres de l'underground rempli des restants verts d'une Irlande vagabonde...
 



Mercredi, 22 octobre 2008
UNE CABANE POUR L'IMPOSTEUR



 



Pour Simon


Cette impression d'y être moi aussi...cette cabane dans le bois, c'est ce qui me fait dériver ici ce soir, dans le spectre de mes fenêtres mouillées. L'impression d'être passée à côté d'un feu de foyer que personne ne voulait allumer. L'impression d'avoir installé un rêve dans le bas plafond d'un vieux grenier abandonné. Mais la belle assurance d'y admirer tout le travail insensé de mes petites mais si fortes araignées, qui n'arrêtent pas de tisser leurs toiles serrées à l'intérieur des manches usées de leurs gilets troués. Il n'y a presque plus de feuilles à ramasser, l'Hiver s'apprête à rappliquer, il faudra bien se chausser...

elquidam, ton Amie


***

FIN de L'ANTRE N.O.U.S. 1
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